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Grâce à la formation assurée par le Centre de Recherche et d’Education en Communication (CREC) du 30 juillet au 3 août 2018, au centre caritas d’Idiofa, la radio diocésaine retrouvera son éclat d’origine et sa vocation première comme instrument d’évangélisation et de développement.

Le beau nom de « mbwetete » (étoile, en langue locale kikongo) avait été donné à la radio catholique par ses fondateurs en l’an 2000, au diocèse d’Idiofa, dans la province du Kwilu, en République démocratique du Congo. Le nom porte toute la charge symbolique de l’étoile de Bethléem indiquant la naissance du sauveur ou la lumière du Christ ressuscité qui brille dans le monde ou dans les ténèbres du péché et de l’ignorance, base du sous-développement.

Le lundi 30 juillet, parlant au nom de l’évêque d’Idiofa, monseigneur Joseph Moko, lors de la messe d’ouverture de la formation, le secrétaire-chancelier, monsieur l’abbé Gaius Kianza, a rappelé combien la radio avait été conçue comme instrument de pastorale. Dans une lettre  Yvan Paradisi, président du CREC, Mgr Joseph Moko avait dit recourir au professionnalisme du CREC afin « de rendre les animateurs de cet outil d’évangélisation efficaces, professionnels et d’améliorer leurs capacités à rendre service ». L’évêque d’Idiofa est aussi président de la Commission épiscopale des communications sociales. Son secrétaire a souligné le besoin de montrer, à l’ensemble des 47 diocèses du pays, au moins l’exemple de la façon dont une radio catholique fournit des efforts d’amélioration.
Et tout long de la session, monsieur l’abbé Guy Leta, chargé des communications du diocèse, a rappelé toute l’attente de l’évêque pour le besoin de la redynamisation de la radio. Mais quel défi pour une session d’une petite semaine assurée par les deux formateurs, le père Jean-Baptiste Malenge et le journaliste Aimé Dionzo ?

Le média, c’est d’abord toi
Le CREC est l’instance qu’il fallait au secours de la radio catholique d’Idiofa. Nous avons présenté notre association fondée en 1971 par Pierre Babin pour la catéchèse puis l’audiovisuel comme expression de la foi. Nous avons abouti au message du Saint-Père François pour la Journée mondiale des communications sociales, avec le thème : « La vérité vous rendra libres. Fausses nouvelles et journalise de paix ».
Et nous voilà ainsi embarqués comme des pèlerins d’Emmaüs pour faire, à Idiofa, l’expérience de la voie symbolique qui relève le feu que chacun porte ou doit reconnaître en lui-même. En silence, les animateurs et journalistes de la radio ont marché vers le marché central d’Idiofa. Et si les programmes de la radio catholique pouvaient travailler pour le changement des mentalités ? Et surtout, si la radio catholique pouvait réchauffer les cœurs et se rappeler sa vocation d’apporter un brin de lumière sur ces visages tristes ! Tous les exercices pratiques et tous les échanges ont tourné autour de cette dynamique.

Ainsi centrée sur l’expérience de la foi au contact du monde, la méthodologie a conduit les participants à comprendre que le premier média est l’homme qui communique. Pierre Babin, notre fondateur, l’a transmis au CREC. A Idiofa, comme dans beaucoup de provinces du pays, la tentation est grande de relayer des programmes de Radio France Internationale, Top Congo et Radio Okapi, émettant de Kinshasa et présentes en accès libre sur le satellite. Les échanges sur le service à rendre au public proche ont fait comprendre que les radios d’Idiofa devraient se profiler sans complexe comme des radios de proximité. La radio catholique a choisi ainsi de se spécialiser dans les nouvelles de l’actualité d’Idiofa avant d’aborder les nouvelles du pays et du monde. Le monde entier a aussi besoin d’entendre les nouvelles des villages, de mettre en valeur les leaders locaux… Les médias catholiques rameront parfois à contre-courant lorsqu’il s’agit de mettre en valeur les pauvres des périphéries, les vieillards et les enfants des villages, les petits comme la veuve. C’est une question d’éthique et de déontologie aussi. La ligne éditoriale d’une radio catholique fera ainsi privilégier, par exemple, le relais de Radio Vatican.

Autofinancement et mise en valeur
La loi de la proximité s’impose aussi lorsqu’on aborde la question de la recherche de fonds. La radio catholique doit compter sur le bénévolat de fidèles qui se dépensent à son service. Mais il faut bien trouver de l’argent pour le salaire d’une équipe réduite d’hommes et de femmes qui assureront la permanence à l’antenne. Des exercices sur base de trois principes ont guidé la formation d’Idiofa. Si la radio doit s’autofinancer, il faudra bien tenir sa présence sur les ondes, ce qui demande un bon entretien et une maintenance du matériel. Ceci assure la fidélité sur les ondes. Mais le premier principe doit être celui de séduire le public le plus proche en allant à la rencontre de ses attentes et besoins de développement intégral. Et par-dessus tout, il faut travailler sur la mise en valeur des personnes et des institutions et entretenir la relation avec les donateurs éventuels, grands ou petits, proches ou lointains.

Conclusion
La session de formation assurée à Idiofa n’aura été qu’un déclic pour enclencher le processus de la redynamisation voulue par l’évêque. Nous avons suscité des questions qui attendent des réponses. Nous avons indiqué des voies possibles de relèvement, mais le Centre de Recherche et d’Education en Communication accédera-t-il à la demande d’Idiofa pour s’engager dans un accompagnement approprié ?
Autant de questions qui vaudront pour une autre formation à assurer en République démocratique du Congo. Le diocèse de Basankusu, dans la province de l’Equateur, cherche une fondation. Du 15 au 29 août, nous y serons pour aider à poser ces fondations. La Conférence Episcopale Italienne a fourni le matériel de démarrage, mais l’esprit d’une radio catholique comme lieu de communion pour une communauté, le CREC peut aussi contribuer à y penser par-dessus tout.